Partitions (Extraits)
« Klavierstück Nº 3 », « Themen » pour un percussionniste, « Suite Indirecte » pour orchestre de chambre, « Klavierstück 7 », « Formes et Figures » pour quatuor à cordes, « Concerto Nº 2 » pour piano et orchestre, « Sonorités Lyriques » pour 2 pianos, « Parcours et Images » pour piano et orchestre
Klavierstück Nº 3 (1962-1965)
Indications
Le Klavierstück Nº 3 a été en partie composée en Argentine en 1962 puis développé et terminé en Allemagne (Berlin) en 1965. Cette œuvre, avec le Klavierstück 1 et 2° Estudio pour piano, entre autres, correspond à une période de composition où la spacialisation, le rythme et les résonnances relèvent d’un système de notation personnel déjà bien établi par le compositeur. La création mondiale a eu lieu à la Gedenkbibilothek Berlin, le 23.03.1966 avec Carlos Roqué Alsina au piano.
Themen
Pour un percussionniste (1974)
Cette œuvre a été commandée pour le 1er Concours de Percussion Contemporaine au Festival de la Rochelle en 1974 et jouée par quatre finalistes. Garry Kettel a obtenu le premier prix.
Il existe une version avec orchestre à cordes (ou 13 cordes solistes) « Themen II » créée au festival de Royan le 26.3.1975 par Gaston Sylvestre -percussion- et dirigé par Jean-Claude Casadesus. Cette œuvre a également été inscrite au programme du Concours International ARD en 2008, à Munich.
Suite Indirecte
Pour orchestre de chambre
Création aux Rencontres Internationales de Metz le 17.11.1989 (Orchestre de la Radio Hollandaise, dir. Hans Zender).
L’oeuvre comporte 3 mouvements : I « Sévère », II « Arc en Ciel », III « Sensations d’inévitable ».
Texte de Jean-Louis Leleu, paru dans le programme général du Festival de Metz 1989
à l’occasion de la première mondiale de la Suite Indirecte.
La « Suite Indirecte », pour orchestre de chambre (bois et cuivres par deux – mais un seul trombone – cordes, piano et percussions), a été composée pour le festival de Metz 1989. Comme dans ses œuvres précédentes – en particulier « Undici » et « Deux Phases » -, mais avec un certain recul par rapport à celles-ci (la « Suite » vient après un silence d’une année), Carlos Roqué Alsina s’attache ici à remettre en honneur, au sein de formes relativement brèves, des aspects de la composition – de l’invention musicale – longtemps délaissés, ou du moins relégués à l’arrière-plan, par la musique sérielle et postsérielle. La première pièce peut être considérée comme une étude de rythme ; la substance musicale s’y ramène, pour l’essentiel, à deux aspects aisément discernables : un mouvement ostinato de triples croches, auquel est associé une sorte de « fond » harmonique (et dans lequel viennent s’inscrire, à diverses reprises, des réminiscences de folklore andalou), et des accords plaqués, qui strient irrégulièrement le cours du temps ; le titre, « Sévère », ne se rapporte pas à l’expression du morceau, qui est au contraire enjoué et brillant – l’orchestre y est traité de façon virtuose – mais à une certaine rigueur de la progression, liée à la conscience du but à atteindre.
La deuxième pièce est régie, quant à elle, par l’idée d’une amplification du volume sonore grâce à l’utilisation d’octaves ; deux types de séquences y alternent, de façon parfois brutale : l’un a pour trait distinctif une ligne mélodique volubile jouée à l’unisson par divers instruments ou groupe d’instruments (violons, piano, flûtes, hautbois et clarinettes), et toujours dédoublée à l’octave (ce parallélisme des lignes, qui à la fin du morceau donne lieu lui-même à un véritable contrepoint, est l’un des éléments qui ont pu susciter, par association, l’image d’un « arc-en ciel »), l’autre, plus statique, fait entendre des enchaînements d’accords qui enflent et désenflent à la manière d’un poumon. Dans la troisième pièce, enfin, la préoccupation est avant tout d’ordre formel : deux idées de départ sont données (une harmonie instable, se modifiant par mouvements de notes chromatiques , et un dessin mélodique vagabond des cordes, proche de celui qui s’élève au début du dernier mouvement du 2ème Quatuor de Schönberg), mais le parcours qui naîtra de la tension de ces éléments n’obéit à aucune idée de structure préexistante : le déroulement de la musique se décide à chaque moment critique, selon cette forme de « nécessité intérieure » qu’invoquait Kandinsky.
Une préoccupation ancienne du compositeur trouve dans la « Suite Indirecte » un prolongement nouveau. Depuis les premières œuvres sans doute, mais de manière explicite surtout à partir de « Überwindung » (qui date de 1970), deux dimensions s’imbriquent étroitement dans la musique de Carlos Roqué Alsina : on peut voir en elle, d’un côté, ce que Hanslick appelait un « jeu de formes sonores », se déployant selon ses règles et sa logique propres ; mais dans ce « jeu de formes » (auquel s’intéressera l’analyse) ne cessent de se refléter des situations dont la nature n’est pas « purement musicale ». La troisième pièce, « Sensations d’Inévitable », prend précisément pour thème cette ambivalence : les « sensations » dont il est ici question s’associent, pour le compositeur, au souvenir des étonnantes chutes d’Iguazu (au nord de l’Argentine), telles que le promeneur, après avoir longuement cheminé au milieu d’une lagune silencieuse aux eaux apparemment tranquilles les découvre brusquement, abasourdi, les surplombant dans un nuage d’écume ; la musique, cependant, ne cherche nullement à décrire, en le transposant, ce qui a pu être vécu dans un tel moment, ce « vécu » renvoyant lui-même à d’autres situations dont il condense, à sa manière, l’essence intime. Le lien entre musique et biographie reste ainsi « indirect » (c’est là l’explication la plus plausible du titre même de l’œuvre), l’écriture et le vécu, en tant qu’ils sont réfléchis par l’artiste, interférant sans cesse l’un dans l’autre.
Jean-Louis Leleu, musicologue
Klavierstück 7
3 Études pour piano (2010)
I) Tierces éphémères
II) Espace féerique
III) Tensions
Création à Paris (Radio-France) 6.5.2012
Michel Bourdoncle, piano
Formes et Figures
Pour Quatuor à cordes (2011)
Création à Nancy (salle Poirel) le 21.5.2012 par le Quatuor Stanislas
Concerto Nº 2
Pour piano et orchestre (2014)
Création le 13.10.1016 à Bologna
Carlos Roqué Alsina, piano et l’Orchestre
du Teatro Comunale, dir. Nikolas Znaider
Sonorités Lyriques
Pour 2 pianos (2018)
Cette œuvre est essentiellement basée sur l’idée d’articuler au piano un langage musical proche d’une recherche lyrique, structurellement liée au développement harmonique. Celui-ci suggérant souvent des sensations d’un chant inattendu, comme s’il y avait une manière lyrique de sentir.
Conçue en un seul mouvement, d’une écriture particulièrement virtuose, l’œuvre met en relief plusieurs sections de caractères différents. Le contraste entre lyrique et instrumental engendre ici une forme musicale où la « transition » agit davantage comme un flux naturel et constant. Le contrepoint est dense et expressif, dans un esprit générateur d’équilibre et de fusion.
C.R.A.
Création à Paris le 22.6.2019 (Carine Zarifian et Christophe Bukudjian, pianos)
Parcours et Images
3 Mouvements pour piano et orchestre (2017)
Création le 1.8.2017 au festival « Nuits Pianistiques », Aix-en-Provence
Carlos Roqué Alsina piano et l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon dir. Yeruham Scharovsky
Reproduction des partitions avec l’aimable autorisation des Éditions Suvini Zerboni (Sugarmusic) Milano